dimanche 2 mai 2010
JCALL: "Appel à la raison" et "Raison garder": logiques et déontologies différentes
"JCALL, malgré d'impressionnants moyens : importante couverture médiatique, logo, appel en 6 langues (français, anglais, néerlandais, allemand, italien et espagnol), fête de lancement au Parlement européen, diffusion de l'appel en direct, orchestre, invités venus de nombreux pays), n'a recueilli au bout de 11 jours que 3.313 signatures. Un chiffre nettement en deça de ce qu'on était en droit d'espérer."
Contexte:
- "Pourquoi je ne signerai pas l’appel de J Call", par Richard Prasquier, président du CRIF
- Réaction à la carte blanche l’« Appel à la raison » publiée dans le journal "Le Soir" du 20 avril 2010
- JCALL - Appel à la raison ? (communiqué conjoint du Consistoire Central Israélite de Belgique et du FORUM des organisations juives)
Le collectif JCALL (qui a pour objectif "de rendre publique une parole souvent confisquée par des institutions juives communautaires" [JCALL accuse les institutions juives communautaires de confisquer la 'parole'], a lancé le 21 avril une pétition en ligne en six langues intitulée "Appel à la raison". Les internautes sont donc invités à soutenir l'"Appel à la Raison" par email selon la procédure habituelle qui régit les pétitions en ligne (on-line).
Un collaborateur de ce site s'est inquiété du fait qu'à plusieurs reprises un nombre non négligeable de signatures émanant de Belgique étaient ajoutées en bloc après minuit - ajouts statistiquement improbables selon la procédure normale, c'est-à-dire confirmation par email.
Une responsable du Centre Communautaire Laïque Juif de Belgique (CCLJ), l'un des concepteurs de l'initiative JCALL, lui adressa cette mise au point:
"Les personnes qui ne disposent pas de mails et qui souhaitaient rallier cet Appel ont demandé par téléphone à ce que leur nom soit ajouté à la liste".
Cette responsable ne précisa pas si les personnes en question avaient contacté spontanément le CCLJ ou si le CCLJ avait sollicité leur signature. Et rien ne permet de savoir quelles sont les signatures qui furent confirmées par email ou simplement par téléphone.
Contact fut ensuite pris avec les responsables de la pétition "Raison garder" afin de savoir si un enregistrement pouvait se faire par appel téléphonique et la réponse fut toute différente:
"C'est impossible pour des raisons de déontologie. Il faut la preuve que les gens ont signé".
Nous sommes donc face non seulement à deux logiques différentes mais également à deux déontologies distinctes.
Or la réalité est que JCALL, malgré d'impressionnants moyens : importante couverture médiatique, logo, appel en 6 langues (français, anglais, néerlandais, allemand, italien et espagnol), fête de lancement au Parlement européen, diffusion de l'appel en direct, orchestre, invités venus de nombreux pays), n'a recueilli au bout de 11 jours que 3.313 signatures. Un chiffre nettement en deça de ce qu'on était en droit d'espérer.
Or la pétition "Raison garder" a recueilli en moins de temps (7 jours) 3.963 signatures. Et ce malgré le fait qu'elle n'a bénéficié d'aucune couverture médiatique, n'a pas de logo, n'est pas rédigée en six langues, que ses concepteurs n'organisent pas de fêtes au Parlement européen diffusées en direct sur internet etc.
Nous invitons nos lecteurs à se joindre aux 3.963 internautes qui ont déjà signé "Raison garder":
http://www.dialexis.org/php/index.php
RAISON GARDER
Un groupe d’intellectuels et de personnalités se réclamant avec ostentation de leur appartenance juive pour gage de leur objectivité a pris l’initiative sélective d’un « Appel à la raison » auquel il entend assurer la plus large diffusion possible. En réalité, cet appel va à l’encontre de ses buts affichés : la démocratie, la moralité, la solidarité de la Diaspora, le souci du destin d’Israël. L’offensive politicienne qui le sous-tend est claire pour tout le monde.
1) L’idée d’une paix imposée à Israël sous la pression, voire l’intervention de puissances, est un déni de la démocratie et du droit international, aux relents néo-colonialistes. Elle bafoue le libre choix des citoyens de la démocratie israélienne et constitue un dangereux précédent pour toutes les autres démocraties.
2) Elle se repose sur un président américain qui échoue à faire face au défi mortel iranien et une Union européenne qui s’est globalement identifiée à la cause palestinienne. Israël est sous une menace d’extermination proférée par la République islamique d’Iran et ses satellites qui l’enserrent au nord, le Hezbollah, au sud, Gaza.
3) Alors que ces mêmes signataires font peser la responsabilité de l’impasse sur le seul Israël, toutes les enquêtes objectives montrent et démontrent que ni l’Autorité ni la société palestiniennes ne sont véritablement intéressées par une paix juste: 66,7% de cette population rejettent la création d’un État palestinien sur la base des frontières de 1967, 77,4 % rejettent l’idée que Jérusalem soit la capitale de deux États (sondage d’avril 2010 par l’Université Al Najah de Naplouse). La création d’un État palestinien sans la confirmation de la volonté de paix du monde arabe sans exception exposerait le territoire exigu d’Israël à une faiblesse stratégique fatale.
4) L’«Appel à la raison » souffre d’amnésie : les accords d’Oslo ont conduit à une vague de terrorisme sans précédent, le retrait du Liban à l’installation du Hezbollah - et les garanties du Conseil de sécurité à ce propos sont un chiffon de papier -, le désengagement de Gaza a conduit au coup d’État du Hamas et à une pluie de missiles de plusieurs années. Demain « Jérusalem-Est » et l’État de Palestine seront-ils sous la coupe de ce dernier ? Les regrets des signataires de l’Appel ne serviront à rien...
5) La morale et l’honneur, la volonté de paix, ne sont l’apanage d’aucun camp. Ils sont un enjeu de chaque instant. Par ses motivations partisanes et partiales, cet « appel à la raison » contribue aux tentatives de boycott et de délégitimation qui visent l’État d’Israël, et il porte gravement préjudice à sa population.
6) Devant les véritables menaces qui visent Israël dans son existence même et qui compromettent les chances d’une paix durable au Moyen-Orient nous entendons constituer un mouvement d’opinion véritablement médiateur au sein de l’Union européenne dont nous sommes les citoyens, qui se propose de défendre et d’illustrer la légitimité de l’État d’Israël dans le cadre d’une véritable paix, et de lutter contre l’antisémitisme qui s’y développe dangereusement.
Nous appelons à signer en masse cette déclaration.
Premiers signataires :
Jean Pierre Bensimon, professeur de sciences sociales, Raphaël Draï, professeur de sciences politiques et de droit, Judith Gachnochi, psychologue, Georges Gachnochi, psychiatre-psychanalyste, Nicolas Nahum, architecte, Georges Elia Sarfati, professeur des universités, linguiste et philosophe, Perrine Simon Nahum, chercheur au CNRS, historienne, Pierre-André Taguieff, directeur de recherche au CNRS, philosophe, politologue et historien des idées, Michèle Tribalat, démographe, Shmuel Trigano, professeur de sociologie politique, directeur de la revue "Controverses".
Contexte:
- "Pourquoi je ne signerai pas l’appel de J Call", par Richard Prasquier, président du CRIF
- Réaction à la carte blanche l’« Appel à la raison » publiée dans le journal "Le Soir" du 20 avril 2010
- JCALL - Appel à la raison ? (communiqué conjoint du Consistoire Central Israélite de Belgique et du FORUM des organisations juives)
Le collectif JCALL (qui a pour objectif "de rendre publique une parole souvent confisquée par des institutions juives communautaires" [JCALL accuse les institutions juives communautaires de confisquer la 'parole'], a lancé le 21 avril une pétition en ligne en six langues intitulée "Appel à la raison". Les internautes sont donc invités à soutenir l'"Appel à la Raison" par email selon la procédure habituelle qui régit les pétitions en ligne (on-line).
Un collaborateur de ce site s'est inquiété du fait qu'à plusieurs reprises un nombre non négligeable de signatures émanant de Belgique étaient ajoutées en bloc après minuit - ajouts statistiquement improbables selon la procédure normale, c'est-à-dire confirmation par email.
Une responsable du Centre Communautaire Laïque Juif de Belgique (CCLJ), l'un des concepteurs de l'initiative JCALL, lui adressa cette mise au point:
"Les personnes qui ne disposent pas de mails et qui souhaitaient rallier cet Appel ont demandé par téléphone à ce que leur nom soit ajouté à la liste".
Cette responsable ne précisa pas si les personnes en question avaient contacté spontanément le CCLJ ou si le CCLJ avait sollicité leur signature. Et rien ne permet de savoir quelles sont les signatures qui furent confirmées par email ou simplement par téléphone.
Contact fut ensuite pris avec les responsables de la pétition "Raison garder" afin de savoir si un enregistrement pouvait se faire par appel téléphonique et la réponse fut toute différente:
"C'est impossible pour des raisons de déontologie. Il faut la preuve que les gens ont signé".
Nous sommes donc face non seulement à deux logiques différentes mais également à deux déontologies distinctes.
Or la réalité est que JCALL, malgré d'impressionnants moyens : importante couverture médiatique, logo, appel en 6 langues (français, anglais, néerlandais, allemand, italien et espagnol), fête de lancement au Parlement européen, diffusion de l'appel en direct, orchestre, invités venus de nombreux pays), n'a recueilli au bout de 11 jours que 3.313 signatures. Un chiffre nettement en deça de ce qu'on était en droit d'espérer.
Or la pétition "Raison garder" a recueilli en moins de temps (7 jours) 3.963 signatures. Et ce malgré le fait qu'elle n'a bénéficié d'aucune couverture médiatique, n'a pas de logo, n'est pas rédigée en six langues, que ses concepteurs n'organisent pas de fêtes au Parlement européen diffusées en direct sur internet etc.
Nous invitons nos lecteurs à se joindre aux 3.963 internautes qui ont déjà signé "Raison garder":
http://www.dialexis.org/php/index.php
RAISON GARDER
Un groupe d’intellectuels et de personnalités se réclamant avec ostentation de leur appartenance juive pour gage de leur objectivité a pris l’initiative sélective d’un « Appel à la raison » auquel il entend assurer la plus large diffusion possible. En réalité, cet appel va à l’encontre de ses buts affichés : la démocratie, la moralité, la solidarité de la Diaspora, le souci du destin d’Israël. L’offensive politicienne qui le sous-tend est claire pour tout le monde.
1) L’idée d’une paix imposée à Israël sous la pression, voire l’intervention de puissances, est un déni de la démocratie et du droit international, aux relents néo-colonialistes. Elle bafoue le libre choix des citoyens de la démocratie israélienne et constitue un dangereux précédent pour toutes les autres démocraties.
2) Elle se repose sur un président américain qui échoue à faire face au défi mortel iranien et une Union européenne qui s’est globalement identifiée à la cause palestinienne. Israël est sous une menace d’extermination proférée par la République islamique d’Iran et ses satellites qui l’enserrent au nord, le Hezbollah, au sud, Gaza.
3) Alors que ces mêmes signataires font peser la responsabilité de l’impasse sur le seul Israël, toutes les enquêtes objectives montrent et démontrent que ni l’Autorité ni la société palestiniennes ne sont véritablement intéressées par une paix juste: 66,7% de cette population rejettent la création d’un État palestinien sur la base des frontières de 1967, 77,4 % rejettent l’idée que Jérusalem soit la capitale de deux États (sondage d’avril 2010 par l’Université Al Najah de Naplouse). La création d’un État palestinien sans la confirmation de la volonté de paix du monde arabe sans exception exposerait le territoire exigu d’Israël à une faiblesse stratégique fatale.
4) L’«Appel à la raison » souffre d’amnésie : les accords d’Oslo ont conduit à une vague de terrorisme sans précédent, le retrait du Liban à l’installation du Hezbollah - et les garanties du Conseil de sécurité à ce propos sont un chiffon de papier -, le désengagement de Gaza a conduit au coup d’État du Hamas et à une pluie de missiles de plusieurs années. Demain « Jérusalem-Est » et l’État de Palestine seront-ils sous la coupe de ce dernier ? Les regrets des signataires de l’Appel ne serviront à rien...
5) La morale et l’honneur, la volonté de paix, ne sont l’apanage d’aucun camp. Ils sont un enjeu de chaque instant. Par ses motivations partisanes et partiales, cet « appel à la raison » contribue aux tentatives de boycott et de délégitimation qui visent l’État d’Israël, et il porte gravement préjudice à sa population.
6) Devant les véritables menaces qui visent Israël dans son existence même et qui compromettent les chances d’une paix durable au Moyen-Orient nous entendons constituer un mouvement d’opinion véritablement médiateur au sein de l’Union européenne dont nous sommes les citoyens, qui se propose de défendre et d’illustrer la légitimité de l’État d’Israël dans le cadre d’une véritable paix, et de lutter contre l’antisémitisme qui s’y développe dangereusement.
Nous appelons à signer en masse cette déclaration.
Premiers signataires :
Jean Pierre Bensimon, professeur de sciences sociales, Raphaël Draï, professeur de sciences politiques et de droit, Judith Gachnochi, psychologue, Georges Gachnochi, psychiatre-psychanalyste, Nicolas Nahum, architecte, Georges Elia Sarfati, professeur des universités, linguiste et philosophe, Perrine Simon Nahum, chercheur au CNRS, historienne, Pierre-André Taguieff, directeur de recherche au CNRS, philosophe, politologue et historien des idées, Michèle Tribalat, démographe, Shmuel Trigano, professeur de sociologie politique, directeur de la revue "Controverses".
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire