mardi 4 mai 2010

JCALL Belgique: Israël, Etat raciste et criminel fait honte à des Juifs "engagés"

"L'inaction et la complaisance de l'Union européenne face aux innombrables infractions graves au droit international commises depuis si longtemps par l'Etat d'Israël font honte aux citoyens européens que nous sommes."

Que c'est frustrant de voir les JCALLiens bénéficier d'une véritable mane médiatique.  Heureusement que Le Soir et La Libre Belgique sont là pour leur donner une petite parcelle de notoriété.  En effet les quotidiens publien aujourd'hui la carte blanche rédigée par un petit groupe de Juifs belges (dont quelques noms bien connus de l'UPJB, mais la direction ne s'y associe pas ...) qui s'indignent de la pétition JCALL, conçue également en Belgique, parce que celle-ci ne va pas assez loin dans la critique d'Israël.  Les concepteurs, à laquelle les deux belges accordent la plus extrême importance - ce qui est systématiquement le cas lorsqu'il s'agit de dénigrer Israël,  parlent de: "épuration ethnique", "non-respect systématique des résolutions de l'ONU et violations innombrables du droit international", "puissance occupante", "la politique de plus en plus raciste et criminelle menée par l'Etat d'Israël à l'égard des Palestiniens" etc.  La seule chose qui met plus ou moins d'accord les pétitionnaires de JCALL et ces anti-JCALL belges est que l'Europe ne fait pas assez de pression sur Israël ...

Quant à nous, qui ne sommes pas des donneurs de leçons, nous adhérons aux valeur défendues par Raison Garder (n'oubliez pas marquer votre soutien en signant la pétition).

"Un groupe de personnalités juives européennes et israéliennes viennent de créer le collectif J Call (European Jewish Call for reason) et de lancer ce qu'elles nomment un « appel à la raison » (Le Soir du 20 avril).

En tant que Juifs européens engagés dans le combat pour une paix juste entre Israéliens et Palestiniens, nous ne pouvons adhérer à cet appel. Voici pourquoi.


Nous savons le prix que les Palestiniens ont payé depuis plus d'un siècle et qu'ils payent encore pour que les Juifs soient majoritaires en Palestine-Israël : massacres, expropriations forcées, expulsions, interdictions de retourner chez soi et des regroupements familiaux, destructions de maisons et d'autres biens. Aujourd'hui, six millions de Palestiniens, soit près des deux tiers d'entre eux, sont des exilés.
J Call veut « la survie d'Israël en tant qu'Etat juif et démocratique ». Il ne se préoccupe pas de rendre justice aux victimes du nettoyage ethnique de la Palestine.

Il ne s'intéresse qu'à la préservation d'une majorité juive dans l'Etat d'Israël pour pouvoir maintenir « démocratiquement » un régime qui fait des Palestiniens israéliens (20 % des citoyens de cet Etat) des citoyens discriminés et qui empêche tout retour des exilés qui le souhaiteraient. Cette conception de la démocratie n'est pas la nôtre.

J Call prône une paix avec le peuple palestinien selon le principe « deux peuples, deux Etats ». L'établissement d'une paix juste impliquera sans doute la création de deux Etats en Palestine-Israël mais, dans un territoire où les populations palestinienne et juive restent, malgré l'épuration ethnique, inextricablement mêlées, la formule « deux peuples, deux Etats » est lourde de menaces de nouveaux transferts de population. De plus, tout en dénonçant « la poursuite ininterrompue des implantations en Cisjordanie et dans les quartiers arabes de Jérusalem-Est », J Call ne définit pas les limites des territoires de ces deux Etats.

J Call demande que « l'Union européenne comme les Etats-Unis fasse pression sur les deux parties ». Or, depuis 1988, le Conseil national palestinien accepte le principe du partage de la Palestine selon les frontières internationalement reconnues (soit 78 % pour l'Etat d'Israël et 22 % pour l'Etat palestinien). Ce collectif estime-t-il qu'il faut « faire pression » sur les représentants palestiniens pour qu'ils acceptent un territoire encore plus petit ?

Et pour ce qui concerne les pressions à exercer sur la partie israélienne, on peut légitimement se demander de quoi il s'agit quand on sait que la majorité des initiateurs de l'appel se sont jusqu'ici toujours opposés à la moindre pression extérieure contre l'Etat d'Israël malgré son non-respect systématique des résolutions de l'ONU et ses violations innombrables du droit international.

Le fait que l'appel affirme juste après que « la décision ultime appartient au peuple souverain d'Israël » permet d'imaginer l'insignifiance des « pressions » sur Israël que J Call est prêt à soutenir. Cette phrase est, par ailleurs, particulièrement choquante puisqu'elle implique que le sort des territoires occupés et des personnes vivant sous occupation doit être déterminé par les citoyens de la puissance occupante.

Nous pensons quant à nous que l'Union européenne ne pourra contribuer efficacement à faire cesser la politique de plus en plus raciste et criminelle menée par l'Etat d'Israël à l'égard des Palestiniens qu'en sanctionnant cet Etat sur le plan économique.

Car si l'Union européenne reste un « nain » politique, elle constitue, et de loin, le plus important partenaire économique d'Israël. L'inaction et la complaisance de l'Union européenne face aux innombrables infractions graves au droit international commises depuis si longtemps par l'Etat d'Israël font honte aux citoyens européens que nous sommes.

(*) Listes des signataires : Marc Abramowicz, psychothérapeute ; Ofra Ben Artzi, Machsom Watch Jerusalem ; Rudolf Bkouche, professeur émérite (Université de Lille 1) ; Jacques Bude, professeur honoraire en psychologie sociale (Université libre de Bruxelles) ; Malou Dowiakowski-Luminet, psychanalyste ; Fanny Filosof, féministe du mouvement international des « Femmes en noir » ; Pierre Gillis, professeur (Université de Mons) ; Victor Ginsburgh, professeur émérite de sciences économiques (Université libre de Bruxelles) ; Georges Gumpel, retraité, partie civile au procès Barbie, membre de l'UJFP-Lyon ; Nicole Kahn, retraitée membre UJFP-France ; Sabine Kahn, professeur en sciences de l'éducation (Université libre de Bruxelles) ; Catherine Kestelijn, syndicaliste (Bruxelles) ; Adeline Liebman, psychothérapeute ; Daniel Liebmann ; Cathy Mayer, enseignante ; Nicole Mayer, sociologue ; Jean-Claude Meyer, membre du bureau national de l'UJFP (Union juive française pour la paix) ; Dr Luminet, professeur honoraire, psychanalyste ; Herzl Mladen, humaniste et laïc ; Monique Nagielkopf, traductrice, (Anvers) ; Jacob Rajchman, céramiste dentaire et photographe, membre de l'UPJB ; Henri Roanne-Rosenblatt, journaliste ; Deborah Rouach, comédienne ; Pierre Stambul, professeur (Marseille) ; Mathieu Staszewski, coordinateur de stages ; Michel Staszewski, professeur d'histoire ; Donald Sturbelle, graphiste, co-fondateur du P'tit Ciné ; Marka Syfer, assureur, juif éthique ; Dominique Ventre, directeur de la formation de Télécom ParisTech., membre de l'UJFP-Paris ; Anne Weisshaupt.

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