"[...] le personnel, qui n'est sans doute pas suffisamment exploité, se retrouvera avec 5, 10, 15, 20 kilos de pommes de terre à remettre en rayon, et l'impression qu'on se fout de lui." (Tom Goldschmidt)
Tom Goldschmidt, boycotteur intelligent, fustige dans un billet hallucinant paru dans son blog l'ineptie du boycotteur bête. Comme on peut constater une nouvelle fois le champ d'action commun, du boycotteur bête et du boycotteur intelligent, est la grande surface et le boycott des fruits et légumes d'Israël. Tom Goldschmidt est un ancien journaliste de la Radio Télévision Belge Francophone (RTBF). Il tient à préciser qu'il est également un "citoyen".
[Sur les vrais enjeux du boycott : Boycotter Israël = conserver son cancer, son diabète, son ostéoarthrite ?]
Source: texte repris du blog de Tom Goldschmidt
"Nous n'allons pas discuter en détail ici l'idée (que je soutiens) de mener une campagne pour le boycott des produits israéliens. L'Association Belgo-Palestinienne s'exprime à ce sujet ici. Encore que si boycott il y a, il ne faut pas le mener en se tirant dans le pied. J'ai reçu le courriel suivant :"Je vous préviens que Colruyt vend des pommes de terre en provenance d'Israël. Elles sont vendues en sac de 5 kg à 4,99 €".
Faites moi plaisir, mettez les dans votre chariot et une fois arrivée à la caisse, vous demandez à haute voix au caissier: 'Monsieur, d'où viennent ces jolies pommes de terre? s.v.pl.?'
> Dès que le pauvre répond: 'D'Israël, Madame'
> Vous lui dites: 'Oh, non, merci Monsieur, elles sont cultivées sur des terres volées, je ne pourrai jamais manger un fruit provenant du vol. Merci'
> Et vous les remettez au caissier.
> Il vaut mieux être à plusieurs et vous remettez toutes vos patates israéliennes au caissier."
Brillante idée : le personnel, qui n'est sans doute pas suffisamment exploité, se retrouvera avec 5, 10, 15, 20 kilos de pommes de terre à remettre en rayon, et l'impression qu'on se fout de lui. C'est fou ce que ça va lui rendre la cause palestinienne sympathique, ainsi qu'aux clients à qui ça va faire perdre du temps. Si l'on se met à plusieurs, il me semble qu'il serait plus efficace de se placer à l'entrée avec un tract (avec éditeur responsable et "prière de ne pas jeter sur la voie publique") demandant aux gens de ne pas acheter telle marque de pomme de terre pour telle raison ...
PS : Ma proposition a donné lieu à l'échange suivant :
"-L`un n`empeche pas l`autre...
-Ben non, si ça ne vous dérange pas de rendre la cause palestinienne antipathique aux travailleurs et aux clients.
- Vous m`inquietez Mr Goldsmith, Les resistants auraient du craindre de se rendre antipathiques et envoyer leurs lettres de reclamations a Berlin!"
- Les résistants ne rendaient pas la lutte anti nazie impopulaire. Vous rendrez la lutte palestinienne et le soutien à celle-ci impopulaire. Je trouve culotté de considérer le drame palestinien comme une occasion de faire des farces sur le dos des travailleurs, et ensuite de se comparer aux résistants, par exemple mon grand-père torturé à mort dans une cave de la Gestapo à Liège.
Par ailleurs, avec cette blague de potaches que vous préconisez, vous ne boycottez PAS les produits israéliens : aucun de vos faux acheteurs n'a eu l'intention d'acheter ces pommes de terre, donc le seul tort pratique que vous faites, c'est aux caissiers et aux magasiniers ainsi qu'aux clients. Cela ne change rien pour l'importateur des produits israéliens ni pour Colruyt. Distribuer des tracts incite les consommateurs à effectivement boycotter, c'est à dire faire baisser la rentabilité. C'est cela le but d'un boycott, pas de faire des farces qui font tort à une cause. Je serais ambassadeur d'Israël, je vous encouragerais.
J'essaye enfin de comprendre en quoi cela équivaudrait à "envoyer leurs lettres de reclamations a Berlin!" ???"
- Sur Internet: des millions d'appels à boycotter "Israël et ses complices" ...
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