lundi 13 décembre 2010

Assises de l’interculturalité et la loi réprimant le négationnisme, réactions (2)

"On peut s’interroger à l’infini sur l’utilité d’une telle législation, mais dès le moment où elle a été adoptée, tout recul, toute banalisation relève de l’ignominie. Il ne s’agit pas simplement d’une insulte à la communauté juive, mais d’une blessure irréparable à la nécessaire mémoire des peuples."

La Libre Belgique (La faute à Napoléon, une opinion de Marc Uyttendaele, chroniqueur). Extraits :

"Mais le pire est ailleurs. Au moment où les Assises de l’interculturalité entendent placer le fait religieux au cœur même de l’organisation de la société et en célèbrent les particularismes, elles proposent d’effacer, dans la loi visant à réprimer le négationnisme, la référence à la Shoah et partant de contester qu’il s’agit d’un moment particulier et unique de l’histoire contemporaine. On peut s’interroger à l’infini sur l’utilité d’une telle législation, mais dès le moment où elle a été adoptée, tout recul, toute banalisation relève de l’ignominie. Il ne s’agit pas simplement d’une insulte à la communauté juive, mais d’une blessure irréparable à la nécessaire mémoire des peuples.

Les erreurs de Napoléon ne peuvent aboutir à banaliser Hitler. Considérer aujourd’hui que la Shoah n’est qu’une horreur parmi d’autres, c’est négliger de manière insoutenable ce qui constitue les tréfonds même de l’humanisme européen et le socle de sa mémoire historique. Le souvenir de la Shoah, l’évocation continue de ce qu’a été ce moment clef de l’histoire récente de l’humanité est une condition indispensable pour entretenir l’esprit de résistance. Une résistance contre tous les totalitarismes, contre toutes les discriminations et contre toutes les stigmatisations qui trop souvent dans l’histoire des peuples ont précisément puisé leur source dans le fait religieux. Or, la seule garantie pour que celui-ci ne devienne pas nocif, ne porte pas atteinte à la liberté de pensée de chacun et à l’égalité, notamment entre les hommes et les femmes, est de le circonscrire dans la liberté de conscience de chacun et dans la sphère de l’intime. Or c’est précisément l’inverse qui est proposé par ces tristes Assises."

Assises de l’interculturalité et la loi réprimant le négationnisme, réactions (1)

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