dimanche 29 août 2010
A propos du PP: gardons-nous de voir l'extrême droite là où elle n'est pas
A la suite du commentaire malheureux sur les Roms du député du Parti Populaire (PP) Laurent Louis, Le Soir a publié de nombreux articles. Notons que Le Soir, comme les autres médias européens, et c'est regrettable, ne s'est jamais soucié outre mesure du sort des Roms qui vivent effectivement dans des conditions matérielles déplorables - le sort de cette population est une véritable honte pour l'Europe toute entière. On vous conseillera d'aller dans une bonne librairie et de demander combien de livres ont été publiés en français sur les Roms l'année dernière et combien ont été écrits pendant la même période sur le conflit israélo-arabe et vous aurez la réponse.
Les insinuations, voire les suggestions, que le PP est proche de l'extrême droite - ou que des indices permettent d'envisager une évolution dans ce sens - sont parfaitement injustifiées - comme le confirment deux experts consultés par le quotidien. A force de voir de l'extrême droite et du racisme un peu partout, on les banalise, on détourne le sens des mots, et on finira par ne pas discerner les vrais dangers - et ils sont bien réels. Extraits de l'article du Soir (Le Parti populaire pourrait-il suivre la voie du Front national ? La tentation de l’extrémisme, 26/08):
"« Ce qui constitue un parti d’extrême droite, c’est le racisme comme idéologie fédératrice, répond Jean Faniel. Pas l’utilisation ponctuelle de propos xénophobes. Le Parti populaire n’est pas dans cette configuration. Pas encore. Mais les choses peuvent évoluer. L’UDRT (un parti qui à la fin des
années 70 défendait les petits indépendants NDLR) n’était pas, au début, un mouvement d’extrême droite ».
Pas encore raciste donc, mais définitivement ? Le PP pourrait-il être tenté d’utiliser la xénophobie comme attrape-voix ? [...] Pour Jean Faniel, le PP part avec un avantage certain : il n’a pas été diabolisé dans l’opinion publique. On ne l’a jamais mis dans le camp de l’extrême droite. « Le Parti populaire pourrait
ainsi “respectabiliser” certains thèmes chers à l’extrême droite. A condition d’en avoir la stature car le PP semble déjà se trouver dans une situation délicate. » Un scénario qui ressemble aussi à celui du Front national."
Je soumets à la réflexion des lecteurs de ce blog un article sur le même sujet du chroniqueur américain spécialiste de l'Europe John Vinocur paru dans sa rubrique Politicus dans le New York Times (New Normal on the Issue of Migrants: Incoherence) qui souligne précisément la confusion et l'incohérence qui règnent :
"Quel homme politique, le président Nicolas Sarkozy ou Jean-Marie Le Pen, la voix de l'extrémisme de droite en France depuis plus d'une génération, a déclaré ce qui suit au sujet du rôle des immigrants, en particulier les musulmans, dans l'avenir de leur pays?
Les nouveaux arrivants doivent éviter de "poser dans le rôle de victimes".
"La réussite du processus d'intégration est entravée par le nombre disproportionné d'extra-Européens impliqués dans la criminalité et des désordres, par la burqa, par des hommes qui refusent de serrer la main des femmes."
Et, "La rue est à moi aussi. Je ne veux pas devoir m'effacer si je les croise sur mon chemin. "
Réponse: Aucun de ces deux Français. L'auteur de ces remarques est Liliane Ploumen, présidente du Parti travailliste néerlandais, la plus grande formation politique de gauche des Pays-Bas, pendant qu'elle se battait l'année dernière à l'approche du jour des élections dans l'une des sociétés européennes traditionnellement parmi les plus tolérantes."
John Vinocur souligne l'incohérence des politiques et des discours sur l'immigration en Europe. En effet, il semble que certains médias soient sélectifs dans leurs indignations. Ce qui choque sous la plume des uns ne choque pas sous la plume des autres.
Les insinuations, voire les suggestions, que le PP est proche de l'extrême droite - ou que des indices permettent d'envisager une évolution dans ce sens - sont parfaitement injustifiées - comme le confirment deux experts consultés par le quotidien. A force de voir de l'extrême droite et du racisme un peu partout, on les banalise, on détourne le sens des mots, et on finira par ne pas discerner les vrais dangers - et ils sont bien réels. Extraits de l'article du Soir (Le Parti populaire pourrait-il suivre la voie du Front national ? La tentation de l’extrémisme, 26/08):
"« Ce qui constitue un parti d’extrême droite, c’est le racisme comme idéologie fédératrice, répond Jean Faniel. Pas l’utilisation ponctuelle de propos xénophobes. Le Parti populaire n’est pas dans cette configuration. Pas encore. Mais les choses peuvent évoluer. L’UDRT (un parti qui à la fin des
années 70 défendait les petits indépendants NDLR) n’était pas, au début, un mouvement d’extrême droite ».
Pas encore raciste donc, mais définitivement ? Le PP pourrait-il être tenté d’utiliser la xénophobie comme attrape-voix ? [...] Pour Jean Faniel, le PP part avec un avantage certain : il n’a pas été diabolisé dans l’opinion publique. On ne l’a jamais mis dans le camp de l’extrême droite. « Le Parti populaire pourrait
ainsi “respectabiliser” certains thèmes chers à l’extrême droite. A condition d’en avoir la stature car le PP semble déjà se trouver dans une situation délicate. » Un scénario qui ressemble aussi à celui du Front national."
Je soumets à la réflexion des lecteurs de ce blog un article sur le même sujet du chroniqueur américain spécialiste de l'Europe John Vinocur paru dans sa rubrique Politicus dans le New York Times (New Normal on the Issue of Migrants: Incoherence) qui souligne précisément la confusion et l'incohérence qui règnent :
"Quel homme politique, le président Nicolas Sarkozy ou Jean-Marie Le Pen, la voix de l'extrémisme de droite en France depuis plus d'une génération, a déclaré ce qui suit au sujet du rôle des immigrants, en particulier les musulmans, dans l'avenir de leur pays?
Les nouveaux arrivants doivent éviter de "poser dans le rôle de victimes".
"La réussite du processus d'intégration est entravée par le nombre disproportionné d'extra-Européens impliqués dans la criminalité et des désordres, par la burqa, par des hommes qui refusent de serrer la main des femmes."
Et, "La rue est à moi aussi. Je ne veux pas devoir m'effacer si je les croise sur mon chemin. "
Réponse: Aucun de ces deux Français. L'auteur de ces remarques est Liliane Ploumen, présidente du Parti travailliste néerlandais, la plus grande formation politique de gauche des Pays-Bas, pendant qu'elle se battait l'année dernière à l'approche du jour des élections dans l'une des sociétés européennes traditionnellement parmi les plus tolérantes."
John Vinocur souligne l'incohérence des politiques et des discours sur l'immigration en Europe. En effet, il semble que certains médias soient sélectifs dans leurs indignations. Ce qui choque sous la plume des uns ne choque pas sous la plume des autres.
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