vendredi 1 janvier 2010

Véronique De Keyser instrumentalise la Shoah et a "la mauvaise conscience des survivants"

"C’est sous les bombes que nous avons quitté Gaza, emportant pour toujours les visages affolés des enfants, avec la mauvaise conscience des survivants. [...] Nous sommes tous des emmurés, disent-ils en substance. Comme nous avons tous été des Berlinois, ou des Juifs, ou des Noirs."

Tout y passe dans cette pochette surprises : Obama, Hiroshima, Marguerite Duras, Gaza mon amour, Viva Palestina, le rapport Goldstone, la dénonciation du supposé chantage à l'antisémitisme, du politiquement correct (qu'elle abhorre), la riposte disproportionnée, le "choix de ces cibles civiles" qui ont "bouleversé le monde entier", boucherie, massacre, combattre le déni etc.  Tout sauf la moindre critique du terrorisme du Hamas ... bien illustré dans ces photos.

Carte blanche de Véronique De Keyser, député européenne belge francophone (PS) parue dans Le Soir (extraits)

Il ne s’est rien passé à Gaza. Il ne s’est rien passé. C’est ce que distillait le leitmotiv lancinant de Marguerite Duras à propos d’Hiroshima. Toute tragédie qui n’est pas protégée par un bouclier historique est vulnérable à la manipulation. Il y a un an l’offensive « Plomb durci » faisait 1.417 morts d’un côté – dont 926 civils incluant près de 400 enfants – et dix soldats plus trois civils de l’autre. Et le langage politiquement correct va très vite transformer cette boucherie en une réaction disproportionnée.

Dénoncer ces faits aujourd’hui, c’est au mieux se faire taxer de propagande, au pire d’antisémitisme. Car alors que rien n’a changé depuis l’offensive militaire, ni le blocus, ni la misère, ni les destructions, ni l’économie des tunnels, ni le contrôle du Hamas sur Gaza, alors que ces morts ont été massacrés en vain, l’heure est plutôt à l’apaisement. Surtout ne pas réveiller la colère de l’immigration musulmane dans nos pays, ne pas susciter de dérapages antisémites, éviter l’ire de milieux intégristes des deux bords, surtout pas de casse. On lisse le message et on attend Obama comme on attend sœur Anne. C’est-à-dire en vain.

Il y a un an, avec quelques députés européens, je réussissais à pénétrer à Gaza pendant l’intervention militaire et à y rencontrer des responsables de l’UNRWA, l’agence onusienne aux réfugiés. Les locaux de l’UNRWA avaient été bombardés, une école qui servait de refuge à la population également et le choix de ces cibles civiles avait bouleversé le monde entier. C’est sous les bombes que nous avons quitté Gaza, emportant pour toujours les visages affolés des enfants, avec la mauvaise conscience des survivants. Libres ! Aujourd’hui encore je porte ce privilège – la liberté – comme un deuil. Et comme une responsabilité : combattre le déni. Oui, il y a eu crimes et massacre à Gaza. Et le blocus qui perdure bafoue le droit international. Mais je ne suis pas seule à traquer les assauts de l’oubli : un bouclier de vérité se met en place. [...]

L’Union européenne quant à elle a recensé toutes les destructions observées par satellite, et a estimé leur coût. Le dossier est lourd mais il est inattaquable.

Autre document à marquer d’une pierre blanche : le rapport sur Jérusalem-Est établi par des diplomates de l’Union européenne. Sorti en décembre 2009, il n’a pas été adopté comme tel par le Conseil, ni rendu public, mais chacun le lit sous le manteau. C’est un réquisitoire implacable sur la politique de colonisation de Jérusalem-Est par le gouvernement israélien. Rappelons que l’Union n’a jamais accepté cette politique d’annexion. D’où la conclusion très ferme du Conseil des Affaires Étrangères de décembre 2009 : Jérusalem doit être la capitale de deux États.

Faut-il voir dans cette fermeté inattendue de l’Union européenne le retour à des fondamentaux du droit international, ou le message ultime de la présidence suédoise?

On l’ignore mais cette fermeté transparaît également dans les déclarations sur le Moyen Orient de Cathy Ashton après sa nomination comme Haute Représentante auprès de l’Union. On sent donc enfin un frémissement politique dans l’Union européenne. [...]


Une bombe humaine palestinienne de Gaza prête au martyre déclare à la télévision du Hamas: "... et nous savons qu'il n'y de sang qui nous est plus doux que le sang des Juifs".

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