► Une pratique impérialiste, Par Dalila Abdulaziz
Depuis quelques années, un groupe d'influence sioniste commence à voir que ses intérêts, à tous les niveaux, idéologique, politique (et donc, à long terme, économique), sont en danger en conséquence à la montée de la communauté arabe [on estime qu'il y a rien qu'à Bruxelles 300.000 musulmans contre environ 20.000 Juifs]. La montée de celle-ci n'est pas liée seulement à son évolution démographique mais aussi à la place qu'elle prend dans la vie politique, socio-économique et surtout culturelle, en Belgique. Jusqu'à présent, malgré la présence des groupes laïques, cette société arabe est composée en majorité de croyants. Ce dernier élément est déterminant pour le groupe sioniste qui vise à exercer son contrôle sur cette communauté. C'est pourquoi, depuis bien des années, chaque activité «arabe» est parrainée, accompagnée par un sioniste discret, affichant une immense sympathie pour les Arabes, solidaire des Palestiniens, etc … Mais depuis l'invasion de l'Irak, jouant sur le vague sentiment de culpabilité qui habite les couches les plus conscientes des populations belges, oeuvrant sur le plan culturel, le groupe sioniste a trouvé la solution: organiser de façon répétitive de grandes activités arabes et, ce faisant, récupérer le public, surtout arabe. Cela devrait, selon la logique de ce groupe, éloigner le public arabe de ses propres organismes culturels. Le but étant leur affaiblissement et la diminution de leur rôle au sein de la société arabe. La récupération du public permet d'exercer un contrôle plus efficace de son évolution et de sa participation aux actions qui peuvent constituer un danger pour cette domination sioniste. Mais puisque les organismes culturels et médiatiques liés à ce groupe sont très connus pour leur mépris à l'égard des Arabes, ce qui rend impossible la réussite de ce plan, le groupe s'organise pour qu'un gros budget soit consacré à un organisme qui n'est pas politiquement lié aux sionistes. Cet organisme est le Centre Culturel Européen, Les Halles de Schaerbeek.
Pourquoi avoir choisi les Halles de Schaerbeek ?
Tout le monde le sait, les fondateurs des Halles de Schaerbeek sont tous des militants, des gens engagés et appréciés. C'est en utilisant leur réputation méritée, leur engagement sincère auprès des populations immigrées, que le groupe d'influence, dont on retrouve des éléments à tous les niveaux du pouvoir, dans chaque organisme, dans chaque administration, progresse. Simplement, il suffit que le poste de direction soit sur la bonne longueur d'ondes. Il l'est. Les Halles de Schaerbeek, devenues précédemment «Centre Culturel Européen», on se serait attendu à ce que le programme soit très européen: comment expliquer cette obstination à réunir tout ce qui pense ou crée, côté arabe? L'Europe est-elle trop petite? Les pays d'Europe de l'est ne sont pas intéressants? Pourquoi un si grand programme arabe? Les intellectuels arabes ne sont pas toujours conscients de ce «gardiennage» culturel. Au lieu de travailler avec les organismes arabes présents, comme, par exemple, entre autres, l'Espace Magh, spécialement créé pour cet office, les activités, bien soutenues financièrement, se déroulent sous surveillance. Par ailleurs, utilisant différents procédés, on veille à l'affaiblissement des organismes ou associations arabes capables d'initier conscientisation sociale ou réflexion philosophique. Pour bien des raisons il ne faut pas «laïciser» les immigrés arabes : parce qu'il faut les garder religieux pour faire monter la «grogne» populaire contre eux, aux moments opportuns, parce que les religieux portent rarement une analyse politique, parce que le sentiment religieux prédispose à la crédulité et à l'obéissance, mais surtout parce qu'ils sont souples à la manipulation et qu'on peut les fâcher comme on veut, quand on veut. L'objectif des activités arabes aux Halles n'est pas la société arabe, l'action s'organise en observant ce qui se fait du côté des associations arabes, en copiant, avec des moyens matériels adéquats, et le but, c'est juste de prendre la place des associations arabes qui pourraient semer des graines de prise de conscience à l'encontre du discours médiatique servi, par exemple. Le message s'interprète ainsi : «Nous sommes les plus puissants, nous avons des moyens que vous n'avez pas, nous dominons».
Bien des organismes belges produisent de temps en temps des activités «arabes», c'est à la mode, c'est acceptable, bien qu'aseptisé, mais comment interpréter l'insistance des Halles (le Centre Culturel Européen) à enchaîner les festivals arabes et non pas européens? Est-ce que le subside reçu pour des activités belges et européennes pourraient être justifié pour ces festivals s'il n'y avait pas de complicité de la part de ce groupe sioniste bien implanté dans certaines administrations? La direction des Halles peut prétendre que toutes ces activités sont pour défendre la cause arabe. Pourtant, les programmateurs des Halles, sous les consignes de la direction, depuis que l'on a écarté de la direction ceux qui faisaient partie du projet initial, ne proposent plus jamais aux organismes et associations arabes de travailler avec eux. De même, les appels pour des collaborations destinées à monter des activités qui amèneraient le public arabe qui ne vient pas aux activités littéraires, tels, certains spectacles proposés pour remuer les consciences, sont catégoriquement refusés. De quels «arabes» parle-t-on si les plus proches ne sont pas fréquentables? Les festivals arabes des Halles visent, effectivement, à manipuler les populations arabes bien scolarisées et à les détourner de leurs propres lieux. Le contenu des programmes et la liste des invités sont une réponse à la question posée, il faut obligatoirement que des sionistes (qui se défendent férocement de l'être, évidemment) participent à ces activités.
Le public arabe participerait volontiers à des activités qui lui feraient découvrir l'Europe, ses productions littéraires, sa poésie, ses débats de société…
Pas de dialogue possible. Affaire à suivre.
(Nous remercions S. de nous avoir signalé cet article)
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