dimanche 15 mai 2011

Le silence de RésistanceS quand une enquête signale que la moitié des élèves musulmans à Bruxelles seraient antisémites

"Au fil du temps, hélas, l’engagement progressiste de RésistanceS est devenu à éclipses. L’association a refusé d’ouvrir les yeux sur l’apparition d’une nouvelle extrême droite : le fascislamisme. Celui-ci est présent à Bruxelles, dans certains quartiers et dans une série de mouvements antisionistes radicaux. RésistanceS ne le dénonce pas, ou si peu. Le 8 juillet 2010, j’ai proposé à la direction de RésistanceS l’organisation d’un débat sur cette nouvelle extrême droite. Près d’un an plus tard, je n’ai toujours reçu aucune réponse à mon appel. Seulement un tombereau d’injures du président de RésistanceS, me traitant d’«islamophobe» et de «nouveau réac»." 

La vérité - et il faut le préciser - est que les dirigeants de la communauté juive francophone, prisonniers du politiquement correct, n'organisent pas non plus de débat sur ces nouveaux courants de l'antisémitisme en Belgique, comme cela se fait dans d'autre pays.  Pourquoi ?

"Dans un courrier envoyé aux responsables de RésistanceS, le journaliste-essayiste, Claude Demelenne, s'étonne du silence de cette association, suite à l'enquête d'universitaires flamands montrant la progression de l'antisémitisme parmi les élèves bruxellois de confession musulmane.

Ce 12 mai 2011, une étude universitaire, dont les résultats sont particulièrement alarmants, a été longuement présentée dans différents médias : selon cette étude, coordonnée par des chercheurs des universités de Gand, Louvain et de la VUB, la moitié des élèves bruxellois de confession musulmane seraient antisémites. Aucune étude, aussi sérieuse soit-elle, n’a valeur d’absolu, mais celle-ci donne une tendance difficilement contestable : dans certains quartiers bruxellois, l’antisémitisme est une réalité, hélas, de plus en plus banalisée."  La  vérité est que les dirigeants de la communauté juive n'organisent pas de débat à ce sujet non plus.  Pourquoi?


Cette étude a suscité de nombreuses réactions mais, curieusement, aucune de la part de RésistanceS. Je m’interroge sur ce curieux silence. Accordant la priorité à la lutte contre le racisme anti-arabe et à ce qu’il appelle «l’antisémitisme BCBG et bourgeois», RésistanceS joue souvent à l’autruche lorsque des actes ou des déclarations antisémites sont le fait de «camarades» d’extrême gauche ou de musulmans peu tolérants. Un seul exemple, révélateur : le 21 octobre 2010, à Molenbeek, lorsque le professeur Joël Kotek a été menacé et injurié (parce que juif et sioniste) par des musulmans radicaux emmenés par Nordine Saïdi, RésistanceS n’a pas réagi. Joël Kotek n’a pu poursuivre son cycle de conférences sur la Shoah, qui constituait une «première», dans ce quartier immigré de Molenbeek.



Ce 13 mai, Nordine Saïdi, le porte-parole du parti Egalité (gauche dite radicale) a dénoncé l’étude des universitaires flamands : «Cette enquête n’est rien d’autre qu’un communiqué de presse islamophobe, anti-arabe, relayé comme une information capitale par les médias», a-t-il commenté. Qu’en pense le président de RésistanceS, Manuel Abramowicz ? Dans un livre récent, celui-ci a fait la pub de Nordine Saïdi et de son parti Egalité, étiquetés «proche de la gauche anticapitaliste» et qui pourrait «constituer le nouveau pivot possible, permettant l’engagement politique des jeunes d’origine étrangère, sans instrumentalisation» ?

L’étude des universitaires flamands nécessiterait l’ouverture d’un grand débat démocratique, dont RésistanceS pourrait être l’un des pivots. A condition de sortir de l’ambigüité et des non-dits. Comme l’a écrit hier, mon amie Viviane Teitelbaum, cette montée de l’antisémitisme chez certains jeunes, c’est d’abord «l’échec du système scolaire. Mais certains politiques portent une lourde responsabilité – et je le dis depuis longtemps – car le mal est dans la banalisation. Ce qu’on tolère aujourd’hui, on le légitimera demain».

Un mot, encore, de RésistanceS. Quand l’Observatoire belge de l’extrême droite a été créé, en 1997, je l’ai immédiatement soutenu. Lutter contre l’intolérance et le racisme, sous toutes ses formes, nécessite un engagement constant.

Au fil du temps, hélas, l’engagement progressiste de RésistanceS est devenu à éclipses. L’association a refusé d’ouvrir les yeux sur l’apparition d’une nouvelle extrême droite : le fascislamisme. Celui-ci est présent à Bruxelles, dans certains quartiers et dans une série de mouvements antisionistes radicaux. RésistanceS ne le dénonce pas, ou si peu.

Le 8 juillet 2010, j’ai proposé à la direction de RésistanceS l’organisation d’un débat sur cette nouvelle extrême droite. Près d’un an plus tard, je n’ai toujours reçu aucune réponse à mon appel. Seulement un tombereau d’injures du président de RésistanceS, me traitant d’«islamophobe» et de «nouveau réac».

Je ne désespère pas que d’autres voix se fassent entendre, dans RésistanceS, qui emprunte une voie sans issue en fermant les yeux sur certaines réalités dérangeantes.

Salutations antifascistes
Claude Demelenne



Le parti de Nordine Saïdi est le seul à parrainer le fumeux Tribunal Russell sur la Palestine

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