dimanche 20 juin 2010
Le Soir: "Ces enfants tués par les cousins [Juifs/Israéliens]"
"Un de ces enfants a mis trois jours à mourir touché par un des obus des cousins. [...] Il est un de ces enfants tués par les cousins."
Le journal satirique Père Ubu s'inquiète ("Loos Pro Hamas?") à juste titre de la "grande page de pub pour le Hamas" publiée dans Le Soir du 9 juin sous la plume de l'inénarrable Baudouin Loos.
Ce n'est pas nouveau. En 2006 Le Soir faisait paraître un "Billet de Gaza" dans lequel s'exhibe au grand jour une complaisance certaine pour le Hamas et la détestation et le mépris d'Israël. On remarquera le sarcasme qui caractérise ce genre de prose et l'obsédante accusation chrétienne qui veut que les Juifs/cousins soient des tueurs d'enfants. Les Juifs sont "les cousins" (8 occurrences). Les Israéliens ne sont nommés comme tels qu'en tant que "colons israéliens". Pas une seule référence à "juif"/"juive".
"Il s'appelle Omar. Ce n'est pas son vrai nom, nous avons appris à être prudent, les cousins ne sont pas loin et aimeraient bien le trouver. Omar est un géant paisible au grand rire méditerranéen, comme tant d'autres à Gaza. Il est ingénieur, un très bon ingénieur, comme tant d'autre à Gaza. Ils sont cinq mille, dont 60 % de femmes, formés sur place ou en Israël, du temps où on partait de Jérusalem dans l'après-midi chaude de Judée manger les fameuses crevettes de Gaza et on rentrait ensuite ; ou formés ailleurs, en Allemagne de l'Est, en Libye, ou encore en Irlande, aux Etats-Unis, en Australie. La diaspora palestinienne vaut bien celle des cousins.
Omar est originaire d'Ashkelon, d'où vient le mot échalote ; il a porté des fusées artisanales des militants, qui n'ont jamais tué personne tant elles sont imprécises - enfin presque car elles ont tué un ouvrier chinois et un Thaïlandais qui travaillaient dans les serres des colons israéliens du temps où ils occupaient 30 % du territoire de Gaza qui ne compte que 360 km2 et 1,3 million d'habitant, dont 700.000 sont des réfugiés comme Omar. La plus haute concentration du monde au kilomètre carré.
[...] La femme d'Omar, ingénieur comme lui, dîne avec nous, car je fais maintenant partie de la famille. Omar est mon frère. Mais elle se retire dans sa cuisine lorsque des étrangers sont invités, passant les plats de poissons par une petite fenêtre. Elle est plus politisée que lui ; elle est militante Hamas. Certes, Omar a aussi un passé [!], sans quoi les cousins ne s'intéresseraient pas à lui ; mais aujourd'hui, c'est un homme de paix, reprenant à son père son rôle de patriarche, menant sa famille avec calme et sincérité. Omar est devenu, au milieu de la ville de Gaza, sur un mauvais coin de sable, un jardinier averti : pêches, poires, figues, raisins, tomates... alimentent sa table. Il est fier de son barbecue traditionnel, où cuisent ses poulets à l'étouffée.
Il est fier de sa famille, trois garçons, sa fille allumeuse déjà à cinq ans [!], et tous les enfants de sa soeur, qui bien sûr excellent à l'école et s'essayent à l'anglais bien mieux que moi à l'arabe. Un de ces enfants a mis trois jours à mourir touché par un des obus des cousins qui ne cessent de s'abattre sur les pourtours de la ville, touché à la tête. Il ne jouera plus dans le jardin d'Omar, il n'ira plus à l'école, il ne sera pas ingénieur. Il est un de ces enfants tués par les cousins.
Depuis mars, plus de sept mille obus ont été tirés sur la bande de Gaza ; depuis quinze jours, plus de cent civils y ont laissé leur vie dont des familles entières, dont près de la moitié sont des enfants. Ils étaient aux mauvais endroits aux mauvais moments. Les cousins tirent maintenant dans la ville même, détruisant les bureaux ministériels, les maisons de civils, les ponts et les routes ; dans une ville et un territoire sans électricité, puisque la seule usine a été détruite à coups de missiles, les transformateurs idem ; pas d'eau puisque les pompes n'ont plus d'énergie ; plus de fuel pour alimenter les générateurs des hôpitaux ; plus de ravitaillement puisque le territoire est verrouillé par les cousins ; plus de pêcheurs en mer puisque les frégates de guerre veillent au large et tirent aussi sur les plages ; les avions de combat brisent le mur du son - et les fenêtres - à 200 mètres au-dessus des habitations ; les hélicoptères de combat vrombissent ; la population est prise en otage et terrorisée, la violence est débridée comme un cheval fou, le mors aux dents.
L'observateur étranger que je suis, le résident de Gaza, est à court de raisonnement logique. Se peut-il que Gaza soit ainsi abandonné de tous ? Qu'aucune voix autorisée ne s'élève pour s'émouvoir du fait que le silence s'installe au Conseil de sécurité, dans les pays (arabes) « frères », dans les pays traditionnellement amis, forts en paroles et bien peu en actes ? Se peut-il qu'une hystérie politique collective se soit emparée de la parole et dénonce l'arrivée au pouvoir (démocratique) de terroristes et ipso facto se trouve enfermée dans une fausse logique de dénonciations et contraint d'accepter une violence inouïe complètement déconnectée des réalités du terrain, que la moitié de ses ministres soient kidnappés par les cousins et mis en prison avec plus de trente parlementaires, démocratiquement élus ? Où est l'exemple qu'une volonté d'identité nationale se trouve in fine vaincue par les forces de destruction de tanks, d'avions de combats, d'obus, d'acier tueur, par la prison ?
Nos Etats de droit n'ont-ils pas manqué d'intelligence politique ? N'avions-nous pas une occasion à saisir ? S'il est vrai que nous nous trouvons aux prémices d'une crise humanitaire, et l'observateur que je suis a toutes les raisons objectives d'y croire, ne pouvions-nous pas amorcer un dialogue avec les terroristes démocratiquement élus, comme on le fait au Sud-Soudan, en Somalie, dans tant d'autres pays où l'on traite avec le pouvoir en place pour acheminer l'aide humanitaire ? N'y avait-il pas là une porte de sortie, une porte d'entrée, pour nos pays pour enfin entamer un dialogue que les terroristes démocratiquement élus appellent avec ardeur ? [...]
Le journal satirique Père Ubu s'inquiète ("Loos Pro Hamas?") à juste titre de la "grande page de pub pour le Hamas" publiée dans Le Soir du 9 juin sous la plume de l'inénarrable Baudouin Loos.
Ce n'est pas nouveau. En 2006 Le Soir faisait paraître un "Billet de Gaza" dans lequel s'exhibe au grand jour une complaisance certaine pour le Hamas et la détestation et le mépris d'Israël. On remarquera le sarcasme qui caractérise ce genre de prose et l'obsédante accusation chrétienne qui veut que les Juifs/cousins soient des tueurs d'enfants. Les Juifs sont "les cousins" (8 occurrences). Les Israéliens ne sont nommés comme tels qu'en tant que "colons israéliens". Pas une seule référence à "juif"/"juive".
"Il s'appelle Omar. Ce n'est pas son vrai nom, nous avons appris à être prudent, les cousins ne sont pas loin et aimeraient bien le trouver. Omar est un géant paisible au grand rire méditerranéen, comme tant d'autres à Gaza. Il est ingénieur, un très bon ingénieur, comme tant d'autre à Gaza. Ils sont cinq mille, dont 60 % de femmes, formés sur place ou en Israël, du temps où on partait de Jérusalem dans l'après-midi chaude de Judée manger les fameuses crevettes de Gaza et on rentrait ensuite ; ou formés ailleurs, en Allemagne de l'Est, en Libye, ou encore en Irlande, aux Etats-Unis, en Australie. La diaspora palestinienne vaut bien celle des cousins.
Omar est originaire d'Ashkelon, d'où vient le mot échalote ; il a porté des fusées artisanales des militants, qui n'ont jamais tué personne tant elles sont imprécises - enfin presque car elles ont tué un ouvrier chinois et un Thaïlandais qui travaillaient dans les serres des colons israéliens du temps où ils occupaient 30 % du territoire de Gaza qui ne compte que 360 km2 et 1,3 million d'habitant, dont 700.000 sont des réfugiés comme Omar. La plus haute concentration du monde au kilomètre carré.
[...] La femme d'Omar, ingénieur comme lui, dîne avec nous, car je fais maintenant partie de la famille. Omar est mon frère. Mais elle se retire dans sa cuisine lorsque des étrangers sont invités, passant les plats de poissons par une petite fenêtre. Elle est plus politisée que lui ; elle est militante Hamas. Certes, Omar a aussi un passé [!], sans quoi les cousins ne s'intéresseraient pas à lui ; mais aujourd'hui, c'est un homme de paix, reprenant à son père son rôle de patriarche, menant sa famille avec calme et sincérité. Omar est devenu, au milieu de la ville de Gaza, sur un mauvais coin de sable, un jardinier averti : pêches, poires, figues, raisins, tomates... alimentent sa table. Il est fier de son barbecue traditionnel, où cuisent ses poulets à l'étouffée.
Il est fier de sa famille, trois garçons, sa fille allumeuse déjà à cinq ans [!], et tous les enfants de sa soeur, qui bien sûr excellent à l'école et s'essayent à l'anglais bien mieux que moi à l'arabe. Un de ces enfants a mis trois jours à mourir touché par un des obus des cousins qui ne cessent de s'abattre sur les pourtours de la ville, touché à la tête. Il ne jouera plus dans le jardin d'Omar, il n'ira plus à l'école, il ne sera pas ingénieur. Il est un de ces enfants tués par les cousins.
Depuis mars, plus de sept mille obus ont été tirés sur la bande de Gaza ; depuis quinze jours, plus de cent civils y ont laissé leur vie dont des familles entières, dont près de la moitié sont des enfants. Ils étaient aux mauvais endroits aux mauvais moments. Les cousins tirent maintenant dans la ville même, détruisant les bureaux ministériels, les maisons de civils, les ponts et les routes ; dans une ville et un territoire sans électricité, puisque la seule usine a été détruite à coups de missiles, les transformateurs idem ; pas d'eau puisque les pompes n'ont plus d'énergie ; plus de fuel pour alimenter les générateurs des hôpitaux ; plus de ravitaillement puisque le territoire est verrouillé par les cousins ; plus de pêcheurs en mer puisque les frégates de guerre veillent au large et tirent aussi sur les plages ; les avions de combat brisent le mur du son - et les fenêtres - à 200 mètres au-dessus des habitations ; les hélicoptères de combat vrombissent ; la population est prise en otage et terrorisée, la violence est débridée comme un cheval fou, le mors aux dents.
L'observateur étranger que je suis, le résident de Gaza, est à court de raisonnement logique. Se peut-il que Gaza soit ainsi abandonné de tous ? Qu'aucune voix autorisée ne s'élève pour s'émouvoir du fait que le silence s'installe au Conseil de sécurité, dans les pays (arabes) « frères », dans les pays traditionnellement amis, forts en paroles et bien peu en actes ? Se peut-il qu'une hystérie politique collective se soit emparée de la parole et dénonce l'arrivée au pouvoir (démocratique) de terroristes et ipso facto se trouve enfermée dans une fausse logique de dénonciations et contraint d'accepter une violence inouïe complètement déconnectée des réalités du terrain, que la moitié de ses ministres soient kidnappés par les cousins et mis en prison avec plus de trente parlementaires, démocratiquement élus ? Où est l'exemple qu'une volonté d'identité nationale se trouve in fine vaincue par les forces de destruction de tanks, d'avions de combats, d'obus, d'acier tueur, par la prison ?
Nos Etats de droit n'ont-ils pas manqué d'intelligence politique ? N'avions-nous pas une occasion à saisir ? S'il est vrai que nous nous trouvons aux prémices d'une crise humanitaire, et l'observateur que je suis a toutes les raisons objectives d'y croire, ne pouvions-nous pas amorcer un dialogue avec les terroristes démocratiquement élus, comme on le fait au Sud-Soudan, en Somalie, dans tant d'autres pays où l'on traite avec le pouvoir en place pour acheminer l'aide humanitaire ? N'y avait-il pas là une porte de sortie, une porte d'entrée, pour nos pays pour enfin entamer un dialogue que les terroristes démocratiquement élus appellent avec ardeur ? [...]
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