jeudi 15 avril 2010

"Simone Susskind, une Juive belge activiste de la paix" invite Gideon Levy à Bruxelles

"Ce thème [la Shoah] est manipulé. Il y a cette sorte d’industrie qui consiste à emmener les jeunes Israéliens pour les faire pleurer devant un drapeau israélien à Auschwitz alors qu’ils ne visiteront jamais le camp de réfugiés palestiniens qui se trouve à 25 km de chez eux. On fait aussi une utilisation douteuse de la Shoah quand on compare par exemple l’Iranien Ahmadinejad à Hitler."

"Je préfère nettement avoir affaire à des gens comme l’extrême droite raciste et ouvertement coloniale qui dit et fait ce qu’elle pense. Les hypocrites comme Peres et Tzipi Livni ou certains écrivains aident les Israéliens à cultiver leur bonne conscience…" (déclarations de Gideon Levy, invité par Simone Susskind à Bruxelles, au Soir)

Un des paradoxes du conflit israélo-arabe - le plus médiatisé en Europe - est comme le constate Michel Collon: "On a demandé aux gens [aux Belges] ce qu'ils savaient de l'histoire de la Palestine et ils ne savaient rien" [Michel Collon déplore l'ignorance du Belge sur 'Israël, l'Etat le plus raciste au monde'].  Traduisez: ils ne croient pas tout le mal que nous leur racontons sans relâche sur Israël et ont même plus de sympathie pour les Israéliens que pour les Palestiniens.  Cette situation les fruste mais ils ne désarment pas.  Ainsi cherchent-ils de nouvelles armes, de nouveaux arguments mais n'en trouvent guère puisque tout a été dit et écrit - et ils et elles sont condamnés à continuer de faire du même avec du même.  Oui c'est terriblement frustrant d'autant plus qu'ils ont plus la plupart déjà un certain âge - les jeunes se laissent moins prendre à ce petit jeu.  Leur ultime recours - qui s'avère tout aussi inopérant - est d'avoir recours à des experts, souvent juifs et peu représentatifs.  Auréolés de leur qualité de juifs et de savants, ils sont invités à venir dire tout le mal qu'ils pensent d'Israël.  Le dernier spécialiste à avoir eu les honneurs en Belgique ce fut Gideo Levy, le journaliste israélien controversé du Haaretz. Pour des raisons qui échappent au commun des mortels en Europe mais pas aux intrépides militants qui les invitent, Levy est venu répéter combien Israël est une déception pour le monde et les juifs.

C'est grâce à Baudouin Loos du Soir qu'on apprend que "Gideon Levy était invité à Bruxelles par Simone Susskind, une Juive belge activiste de la paix".  L'égérie du Centre Communautaire Laïc Juif (CCLJ) a donc fait venir le journaliste parler aux Belges de "la dégradation morale de la société israélienne" ce qui, voyez-vous, "suscite également l’inquiétude de Juifs de diaspora".  Le CCLJ publie une interview "Gideon Levy, journaliste et patriote", dans laquelle on préfère évoquer les campagnes de boycott et les sujets moins controversés qui pourraient choquer le lectorat, en majorité juif.  Il semble que l'admiration que le CCLJ voue à Gideon Levy est grande.

Mais c'est Baudouin Loos du Soir qui racontera les vérités de Gideon Levy.  Ni Loos ni Levy  ne s'encombreront de trop de délicatesses :


"On fait une utilisation douteuse de la Shoah" - "Un sujet sensible s’il en est. La Shoah. Comme chaque année le même jour, les Israéliens se sont figés ce 12 avril pendant deux minutes en mémoire des millions de victimes juives des nazis. "Ma génération a été élevée à l’ombre de l’Holocauste, nous commentait Gideon Levy en mars. Elle était présente partout, et notamment par la présence de nombreux survivants dans le jeune Etat. Un de mes professeurs portait encore son numéro d’Auschwitz tatoué sur le bras. Cela dit, je n’aime guère ce qui se passe actuellement. Ce thème est manipulé. Il y a cette sorte d’industrie qui consiste à emmener les jeunes Israéliens pour les faire pleurer devant un drapeau israélien à Auschwitz alors qu’ils ne visiteront jamais le camp de réfugiés palestiniens qui se trouve à 25 km de chez eux. On fait aussi une utilisation douteuse de la Shoah quand on compare par exemple l’Iranien Ahmadinejad à Hitler. Certes, il faut parler de la Shoah aux jeunes. Mais pour en tirer les leçons contemporaines et non pour s’affirmer comme seules victimes et en déduire qu’on peut en conséquence tout se permettre." B[audouin]. L[oos]."

Et  voici la vérité  sur deux "hypocrites" Shimon Peres et Tzipi Livni (ce n'est pas dans Regards qu'on lira cette appréciation):

Pourtant, il ne fréquente pas, ou plus, tout le monde. Il a proscrit de ses relations les « hypocrites », comme il dit. "Prenez Shimon Peres, notre président que le monde nous envie tant. Il n’existe pas une belle phrase sur la paix qu’il n’ait prononcée. Or il a été le responsable des projets de colonisation juive dans les territoires occupés pendant de nombreuses années, ce qui constitue l’opposé même d’une posture de paix et se révèle même criminel par rapport au droit international. Je préfère nettement avoir affaire à des gens comme l’extrême droite raciste et ouvertement coloniale qui dit et fait ce qu’elle pense. Les hypocrites comme Peres et Tzipi Livni ou certains écrivains aident les Israéliens à cultiver leur bonne conscience…".

Sources: Regards, CCLJ (Gideon Levy, journaliste et patriote) et Le Soir (Un Israélien révolté, adoré ou détesté)

1 commentaire:

  1. Dans quel groupe arabo-musulman trouve-t-on l'ébauche d'une contestation des thèses islamistes intégristes ? Quel journal communautaire arabo musulman oserait-soutenir des positions diamétralement opposées à la pensée unique de leurs dirigeants comme le fait le CCLJ dans Regards ?
    Balayez devant votre porte, amis-censeurs, avant de nettoyer chez le voisin !
    Socialiste et humaniste, je ne suis pas encore parvenu à comprendre l'antijudaïsme des gens de la gauche. Sont-ils toujours vaccinés par le virus du Juif riche-avide-usurier-profiteur-etc. ? Pauvres cerveaux, pauvres de vous.

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