mercredi 2 février 2011

Négationnisme: l'indignation tardive de Pascal Fenaux

Pascal Fenaux est un journaliste belge - Victor Perez le qualifie peu cérémonieusement de "journaleux" (Lorsqu’on hait, on ne compte pas) - qui s'indigne sans modération et à tout propos contre Israël.  Il a publié une carte blanche dans La Libre Belgique dans laquelle il critique avec véhémence "ces intellectuels et ces militants [de l'ultra[!]gauche, pour lesquels] la "logique" mécanique impose donc de "désacraliser" la mémoire du judéocide en "libérant" la parole, voire en militant pour la réhabilitation de négationnistes "victimes" d’un complot "politico-médiatique" orchestré par Israël et ses "complices".

Nous regrettons qu'il ait fallu plus de dix ans à Pascal Fenaux pour dénoncer cette alliance qui l'indigne si tardivement : "depuis quelques années et singulièrement depuis l’éclatement de la deuxième Intifada en octobre 2000".  

Jean Bricmont, le seul Israël basher belge médiatisé en France

En effet, bien qu'il ne le nomme que discrètement dans deux notes et pas dans le texte, Fenaux semble viser Jean Bricmont, professeur à l'Université catholique de Louvain, à propos d'un article de 2006 (il y a 5 ans !) "La dé-sionisation de la mentalité américaine" et d'un autre de 2009 "Antifascistes, encore un effort si vous voulez l’être vraiment". 

Or ce qui est frappant, et peut-être pas étranger à l'indignation de Fenaux, est que Jean Bricmont a acquis une véritable consécration d'expert en passant - un véritable exploit pour un Belge - à plusieurs reprises à la télé française - profitant de chaque passage pour débiter avec son aplomb de grand spécialiste ses accusations contre Israël.

Quels qu'en soient les motifs qui ont poussé Pascal Fenaux à s'indigner assez confusément contre les "ultra"-gauchistes, il saisit l'occasion une fois de plus l'occasion pour faire son Stéphane Hessel et donner ses bonnes "clefs d’appréhension du conflit israélo-palestinien" - et pas celles qui viennent de "de toutes parts" et relèvent d'un "primitivisme [!] digne [!] des années cinquante [!]".  Voici la bonne critique du sionisme à la Fenaux : 

"Depuis quelques années et singulièrement depuis l’éclatement de la deuxième Intifada en octobre 2000, la répression implacable de cette dernière par l’armée israélienne, la destruction de l’Autorité palestinienne et la poursuite de la colonisation de peuplement juif en Cisjordanie."

"Pour nous [nous = Pascal Fenaux] , il n’est pas question de demander aux Palestiniens qu’ils reconnaissent la légitimité et les vertus d’un sionisme qu’ils ne connaissent que sous l’angle physique, concret et mémoriel de l’expulsion pour les uns, de l’occupation militaire et de la colonisation pour les autres, et de la dépossession pour les uns et les autres."

"Le génocide des Juifs structure nos identités et nos mémoires, comme l’expulsion de 1948 structure l’identité et la mémoire du peuple palestinien."
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Pascal Fenaux: Sociologue et journaliste, collaborateur duCourrier International, de La Revue Nouvelle, rédacteur en chef deLibertés (Amnesty International Belgique), chargé de cours à l’Institut des hautes études des communications sociales.
Pascal Fenaux est sociologue et hebraïsant, journaliste et sélectionneur/traducteur à l’hebdomadaire français Courrier international, chargé de cours à l’IHECS, Bruxelles.

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