dimanche 23 mai 2010

JCall: Bichara Khader critique "ces juifs sionistes" "chantres du sionisme pur et dur"


"Pourquoi a-t-il fallu attendre 43 ans pour que ces juifs sionistes, qui, pour la plupart d’entre eux, étaient les chantres du sionisme pur et dur, en arrivent à parler de l’occupation comme "une erreur politique et une faute morale" ? Pourquoi la conversion à la solution des deux Etats n’a pas été plus précoce ? Pourquoi cette rengaine sur "le caractère juif et démocratique" de l’Etat d’Israël ?"

Bichara Khader, professeur à l'Université catholique de Louvain, ne nous déçoit jamais jamais. Dans La Libre Belgique, il donne son avis éclairé sur l'appel JCall, les Juifs, les Européens - pour lesquels Israël était un "un pays-remords". Nul ne trouve grâce à ses yeux, sauf les Arabes et les Palestiniens.  Petite remarque.  Bien que JCall ait été "préparé à Bruxelles, de longue main, en catimini, avec des moyens importants", Bichara Khader, qui fut un invité "exceptionnel" du Centre Laïque Juif (CCLJ), ne mentionne que des "juifs sionistes" français - pas un seul belge : "personnalités juives européennes, dont l’incontournable Daniel Cohn-Bendit et les philosophes français Bernard Henri-Lévy et Alain Filkenkraut", Jean Daniel. Tout comme pour la presse, ce sont Le Nouvel Observateur et Le Monde Diplomatique qui sont ses références.  Sa tribune n'a pas suscité le moindre commentaire sur le site de LLB ...  Autant dire que ses propos assassins n'intéressent pas grand monde.

Extraits:

"[...] jusqu’aux années 80, Israël bénéficiait en Europe, dans les opinions comme dans les milieux officiels, d’un a priori favorable. Tout le rendait sympathique et utile : l’origine de ses fondateurs, sa culture occidentale, ses victoires militaires, ses prouesses techniques, son développement économique. De plus, pour les Européens, Israël n’était pas seulement un pays-miroir, mais un pays-remords, une sorte de territoire sacré de leur conscience collective, hantée par le souvenir de l’holocauste. On était encore sous l’emprise de l’admiration du petit David menacé par le Goliath arabe et de l’empathie pour un pays décrit comme "la citadelle avancée de l’Occident" au cœur du monde de l’Islam.

A l’opposé, les Palestiniens avaient le tort, aux yeux des Européens, d’être des arabes et majoritairement des musulmans, et de surcroît, pour beaucoup d’Européens, ils étaient perçus non comme un peuple martyr, mais comme un "ramassis de terroristes" qui détournaient des avions et s’attaquaient à des athlètes comme lors des jeux Olympiques de Munich dans les années 70. [...]

Cette double perception européenne est ébranlée à partir du début des années 80. L’invasion du Liban et les massacres de Sabra et Chatila, en 1982, choquent les opinions européennes et l’image d’Israël se détériore. Puis, lors de la première Intifada, à partir de 1987, les images de soldats israéliens brisant les bras de jeunes Palestiniens produisent un effet d’électrochoc. Les Européens commencent à voir l’autre Israël : celui qui occupe, colonise, humilie, opprime. C’est la fin de l’état de grâce. [...]


Cependant, à la lecture attentive de cet Appel, je ne puis m’empêcher d’exprimer un double sentiment : d’abord de regret - que le texte soit si vague, qu’il ne fasse aucune référence aux résolutions des Nations unies et que, surtout, il ne manifeste aucune empathie envers le peuple palestinien. Ensuite, d’étonnement : pourquoi a-t-il fallu attendre 43 ans pour que ces juifs sionistes, qui, pour la plupart d’entre eux, étaient les chantres du sionisme pur et dur, en arrivent à parler de l’occupation comme "une erreur politique et une faute morale" ? Pourquoi la conversion à la solution des deux Etats n’a pas été plus précoce ? Pourquoi cette rengaine sur "le caractère juif et démocratique" de l’Etat d’Israël ? Que doivent en penser les "Arabes israéliens" qui constituent le cinquième de la population d’Israël ? Ces Arabes sont-ils des citoyens à part de l’Etat des Juifs, ou des citoyens israéliens à part entière ? Pourquoi sont-ils plus sensibles aux sondages qui révèlent qu’Israël est en train de perdre la bataille des cœurs, qu’aux ravages de la politique israélienne sur l’existence même des Palestiniens ? [...]"
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