lundi 1 mars 2010

Communauté juive de Bruxelles: un sentiment d’insécurité et d’injustice mal accepté

"Même dans ces quartiers, la peur est toujours présente. "La police nous protège en permanence. Il y a toujours des risques, même à Uccle!". Un sentiment d’insécurité et d’injustice que la communauté a beaucoup de mal à accepter."

Source: La Capitale repris du site du CCOJB

Des synagogues sont délaissées (26/02/2010, article de Cécile Danjou)

Depuis quelques temps, les synagogues des quartiers populaires d’Anderlecht ou de Schaerbeek sont désertées. Un phénomène expliqué par la migration de la population juive vers Uccle ou Forest, mais aussi par un sentiment d’insécurité.  [On estime à 33.000 la population juive en Belgique, dont environ la moitié vit à Bruxelles].

Il y a un demi-siècle, la synagogue située rue de la Clinique, à Cureghem était l’une des plus fréquentées par la communauté juive bruxelloise. Aujourd’hui elle est complètement désertée. Principale explication: la peur.  Rue Rogier, la synagogue qui se trouve, elle aussi, en plein quartier musulman connaît le même sort. De même que la synagogue rue du Pavillon, à Schaerbeek. "On évite toujours d’y aller. Quand on est invité là-bas pour un mariage, on y va mais pas de bonne grâce", confie Betty Dan, directrice de Radio Judaïca.  Résultat, ces synagogues ont réduit sensiblement leurs activités. "Elles ont été fermées pour les activités hebdomadaires. On ne les ouvre qu’à l’occasion des grandes fêtes juives", explique Albert Guigui, le grand rabbin de Bruxelles.  Mais la peur n’est pas la seule explication. "Cette désertion est aussi révélatrice des phénomènes migratoires à l’intérieur de la communauté juive", constate Joël Rubinfeld, président du Comité de Coordination des Organisations Juives de Belgique (CCOJB).


Il y a une quarantaine d’années, on l’oublie souvent mais Anderlecht était le grand quartier juif de Bruxelles. Aujourd’hui, la communauté juive qui représente 20.000 personnes a déménagé pour des communes plus aisées comme Forest ou Uccle.  Là-bas, les synagogues ont nettement plus de succès. "La synagogue a été ouverte il y a une vingtaine d’années. Depuis, les fidèles sont là. Tous les samedis matin, environ deux cent cinquante personnes sont présentes aux offices religieux. Lors des grandes fêtes, on réunit mille personnes", note le rabbin de la synagogue située avenue Messidor, à Uccle.

Malgré tout, même dans ces quartiers, la peur est toujours présente. "La police nous protège en permanence. Il y a toujours des risques, même à Uccle!".  Un sentiment d’insécurité et d’injustice que la communauté a beaucoup de mal à accepter. [...]

© La Capitale

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