mardi 2 février 2010

Pierre Galand: "les vrais crimes de guerre se trouvent dans la puissance israélienne"

"On a beau avoir des campagnes de publicité mensongères internationales sur l'agression dont est victime Israël au jour le jour. On sait très bien que dans les proportions les vrais crimes de guerre se trouvent dans la puissance israélienne. Que les crimes contre l'humanité qui ont été commis à Gaza c'est bien des crimes qui ont été commis par Israël."


L'Association Belgo-Palestinienne Wallonie-Bruxelles, dont Pierre Galand est le président, appelle à une manifestation à l'aéroport de Liège-Bierset le 7 février pour le "boycott du business de l’occupation et de la colonisation (Carmel-Agrexco…)", sans aucun égard pour les pertes d'emploi, et dont il est parfaitement conscient ("En Belgique il y a un aéroport quasi qui ne tourne qu'avec Agrexco pendant les mois de février et mars chaque année") qu'un tel boycott entraînerait dans une région déjà touchée par un niveau de chômage élevé. 

Transcription
de l'interview de Pierre Galand le 10/10/2009 à Montpellier où il fait abondamment allusion aux crimes d'Israël, à ses mensonges, à l'apartheid etc.

Serge Tostain: Bonjour Pierre Galand.  Je rappelle que tu es le président de la Coordination européenne de solidarité avec la Palestine.  Il y a vraiment quelque chose qui monte dans le monde.  Il y a une volonté profonde de réagir.  Comment la Coordination européenne se situe dans cet ensemble et comment elle peut contribuer à le renforcer en rappelant que, à Montpellier et en France et nous espérons dans toute l'Europe, se développerait un combat contre  Agrexco prévu à venir à Sète ?

Pierre Galand: Bien sûr. Donc, il faut savoir que l'idée du Boycott, des Divestissement et des Sanctions (BDS) résulte d'un appel de la communauté de la société civile palestinienne.  160 organisations ont lancé cet appel maintenant voici près de cinq ans et petit à petit la formulation de comment faire un boycott, comment prendre des sanctions, comment imaginer le désinvestissement a pris forme. Parce que d'un pays à l'autre il fallait qu'on tienne compte de la sensibilité, de la compréhension des opinions publiques. Il ne s'agissait pas d'aller à l'encontre des opinions publiques. Il faut en faire des alliées d'où l'importance qu'il y avait d'aller étape par étape.  Et ça nos amis palestiniens ont mis un certain temps pour le comprendre. Mais ils l'ont bien compris aujourd'hui.
 

Lorsque nous étions finalement il y a un an et demi réunis tous ensemble à Bilbao. A l'invitation d'ailleurs de la  région de Bilbao avec les Palestiniens, le camp de la paix israélien, les Européens, les Américains, on est arrivé à faire une plateforme dans laquelle chacun a dit s'engager dans la campagne BDS.  Cette campagne s'est structurée depuis lors à travers toute l'Europe. Il n'y a pas un pays d'Europe aujourd'hui qui n'est pas engagé dans le processus de Boycott, de Désinvestissements et de Sanctions.

L'appui du Conseil œcuménique des églises [Un anti-israélien nommé à la tête du Conseil œcuménique des Eglises, Conseil Œcuménique des Eglises: Israël pratiquerait une politique d'apartheid] est extrêmement important et il est signifiant dans la mesure où  il faut savoir qu'à l'époque c'est le Conseil œcuménique des églises qui a été le principal soutien de l'ensemble de la campagne de boycott à l'égard de l'Afrique du Sud au moment de la lutte contre l'apartheid. Donc cet apport n'est pas un apport  purement moral ou éthique. C'est le le Conseil œcuménique des églises qui à l'époque finançait les les campagnes. Donc aujourd'hui cet apport-là sera extrêmement important pour monter les campagnes qui vont prendre de plus en plus de force à travers l'Europe, à travers les États-Unis et à travers le monde, j'espère. 

Mais pour préciser encore un petit peu le principe même.  Le principe même c'est que derrière la question du Boycott, du Désinvestissments et des Sanctions il y a la volonté de mener une action pacifique. Il y a une volonté de mener une campagne de mobilisation large afin de forcer les États à prendre les mesures qui s'imposent à l'égard d'Israël. Il ne s'agit pas simplement d'une campagne d'agitation populaire.  Il y a un objectif qui est d'obliger les États européens, la Commission européenne, mais aussi les États-Unis et les Nations Unies d'agir et de faire en sorte que finalement  Israël se retire des territoires occupés, qu'Israël se comporte comme un état normal respectueux de l'ensemble des règles du droit international et des résolutions particulières concernant le retour, concernant les prisonniers, concernant l'occupation des sols, concernant l'exploitation de l'eau.  C'est vraiment tout un programme qui est en cours actuellement.

Serge Tostain: Oui. Parce que tu évoquais l'apartheid.  A l'époque, l'ONU avait pris des positions qui avaient grandement aidé au développement de la campagne de boycott de l'Afrique du Sud.

Pierre Galand : La campagne et l'action contre le régime d'apartheid a commencé dans le monde dès l'instant où le régime sud-africain s'est avancé sur la question de l'apartheid. Il a fallu attendre l'occupation par l'Afrique du Sud de la Namibie pour que l'ONU condamne l'Afrique du Sud pour cette occupation et accuse à ce moment-là aussi l'Afrique du Sud de crime d'apartheid. Et ce qui est très intéressant aujourd'hui, c'est qu'à partir de l'instant où c'était un crime il fallait que les Etats se mobilisent pour intervenir.  Il a encore fallu des années avant que l'Europe et les États-Unis ne prennent des sanctions à l'égard du régime d'Afrique du Sud.  Et c'est l'opinion publique internationale, par les actions de boycott, qui a fait en sorte que finalement la voix sud-africaine - parce que le combat c'étaient quand même les Sud-Africains - ceux qui menaneint la lutte c'était les Sud-Africains avec Mandela, avec la COSATU, le syndicat sud-africain, avec l'ANC.  Tous ces gens menaient un combat mais il a fallu cet appui de l'opinion publique internationale pour permettre ici aussi à un peuple qui lutte - c'est le peuple palestinien - il ne faut pas oublier qu'il y a une résistance palestinienne et que c'est toujours aux côtés de cette résistance que nous devons nous retrouver.  C'est elle qui nous appelle à mener ces actions-là.

Et je pense que depuis la guerre de Gaza l'opinion publique internationale a vraiment compris qu'il y avait un agresseur et un agressé. On a beau avoir des campagnes de publicité mensongères internationales sur l'agression dont est victime Israël au jour le jour.  On sait très bien que dans les proportions les vrais crimes de guerre se trouvent dans la puissance israélienne.  Que les crimes contre l'humanité qui ont été commis à Gaza c'est bien des crimes qui ont été commis par Israël.  L'ensemble des rapports internationaux que nous avons reçus maintenant: rapports à la fois des ONG: Amnesty International, Human Rights Watch, Oxfam, la Fédération Internationale des Droits de l'Homme, mais aussi la Ligue Arabe et puis enfin maintenant le fameux rapport Goldstone. Par des pressions internationales, américaine et israélienne, la partie la plus faible finalement, la Palestine, a dû admettre qu'on reporte l'examen de ce rapport au mois de mars prochain espérant ainsi éviter une sanction de la part de l'Assemblée générale des Nations unies qui se tient pour l'instant et donc là vraiment on voit bien que l'opinion publique internationale peut jouer un rôle, a un rôle à jouer, et que nous ne sommes pas assez vigilants toujours sur la manière dont on doit être présent, par exemple au Conseil des droits de l'homme pendant les semaines après le dépôt du rapport. Nous aurions dû être beaucoup plus présents, beaucoup plus actifs. Mais nous n'avons que les moyens du bord.

Cette campagne BDS doit nous aider à élargir le soutien, à être plus pro-actifs aux côtés de nos amis palestiniens, de cette société civile qui est quand même largement aujourd'hui encore très unifiée, malgré la division au niveau politique. Cette société civile reste le noyau dur de la résistance palestinienne.  Nous devons être à ses côtés.  Le BDS est une façon d'être à ses côtés. 

C'est une façon de rappeler à Israël ses obligations et je crois à cet égard effectivement que la campagne Agrexco a le mérite de pouvoir être une campagne qui va réunir beaucoup de pays d'Europe parce qu' Agrexco est présent en Hollande de manière extrêmement active. En Belgique il y a un aéroport quasi qui ne tourne qu'avec Agrexco pendant les mois de février et mars chaque année.  Il y a maintenant le projet de déplacer Agrexco de l'Italie vers Sète.  C'est aussi important. C'est important parce que ça a permis d'appeler nos amis et nos camarades des syndicats italiens à prendre conscience qu'il y avait ce problème. Parce qu'ils n'y avaient pas prêté attention jusqu'à présent. Voilà maintenant tout d'un coup ils le prennent aussi au sérieux.

Le fait qu'aujourd'hui à Sète il y ait ce projet et qu'ici à Montpellier les gens se mobilisent c'est une façon de faire en sorte qu'à travers toute l'Europe on ait des campagnes de visibilité communes qui soient marquantes par rapport à des objectifs de faire respecter la légalité internationale. D'obliger l'Europe à être en conformité avec ses propres engagements, engagements par rapport aux colonies, il faut le dire.  Et bien je pense que tout ça est vraiment une action citoyenne de première importance."

1 commentaire:

  1. Malgré ce que vous prétendez Mr Galand je peux vous dire qu'il vaut mieux être musulman en Israel que juif dans 1 pays arabe!!!Et vous le savez bien!!!!Les juifs ont été chassés et spoliés dans la plupart des pays arabes Que répondez - vous à cela?

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