mercredi 11 novembre 2009
Belgique: la colère de la communauté juive
Le 11 janvier, dans les rues de Bruxelles, plusieurs lignes rouges ont été franchies
"Et comment doit-on interpréter le fait que les présidents de trois des quatre formations politiques francophones manifestent le 11 janvier dans les rues de notre capitale aux côtés de ceux qui appellent ouvertement au meurtre de Juifs et au Djihad, à l’ombre des drapeaux de mouvements terroristes dont l’objet fondateur est l’éradication de l’Etat d’Israël ?"
"(...) La colère que la Communauté juive a de plus en plus de mal à contenir est d’abord liée au fait qu’à l’occasion de l’opération israélienne contre le Hamas à Gaza, l’implication de certains dirigeants politiques a pris une dimension nouvelle. Il n’est pas question de mettre en doute ici la sincérité de leur émotion quant aux nombreuses victimes civiles de cette guerre; même si l’on peut la trouver sélective au regard d’autres conflits bien plus meurtriers et surtout à l’aune de leur silence assourdissant pendant que les missiles islamistes s’abattaient aveuglément sur les populations civiles du Sud d’Israël au cours de ces trois dernières années. Il n’est pas question non plus de leur dénier le droit d’éprouver de la sympathie pour la cause palestinienne, même si l’on peut être surpris de la confusion qu’ils entretiennent entre la défense de cette cause et celle d’un mouvement terroriste. Il n’est pas question enfin de critiquer l’initiative du gouvernement belge, inspirée par un appel du Cdh, de transporter des enfants palestiniens blessés pour qu’ils soient soignés ici, même si l’on se doit de souligner qu’il s’agit d’une première dont n’ont jamais bénéficié des enfants congolais, darfouris ou tchétchènes.
Il n’y a plus aucun tabou
Combien de fois faudra-t-il répéter que la critique de la politique de l’Etat d’Israël est légitime mais non sa criminalisation ni sa nazification ? Pendant longtemps cette stigmatisation antisioniste fut le fait des franges les plus extrêmes de la gauche radicale, de la droite antisémite et d’une partie, conséquente il faut le dire, de la population arabo-musulmane abreuvée des prêches antisémites de certains imams et de la propagande véhiculée par les chaînes satellitaires arabes. Mais lorsque ce sont des acteurs politiques de premier plan qui se l’approprient, la situation n’est plus la même, car elle enlève toute légitimité à la défense d’Israël.
C’est exactement ce que fait M. Di Rupo lorsqu’il appelle à traîner les "criminels de guerre israéliens" devant la justice internationale. En tenant de tels propos, il fait de ceux qui soutiennent le droit d’Israël à protéger sa population, des apologistes d’actes supposés contraires aux droits humains, il criminalise donc leur opinion en les rendant complices de ces faits. Est-ce comme cela que le Président du Parti Socialiste entend lutter pour que le conflit ne soit pas importé en Belgique ?
Et comment doit-on interpréter le fait que les présidents de trois des quatre formations politiques francophones manifestent le 11 janvier dans les rues de notre capitale aux côtés de ceux qui appellent ouvertement au meurtre de Juifs et au Djihad, à l’ombre des drapeaux de mouvements terroristes dont l’objet fondateur est l’éradication de l’Etat d’Israël ? Il était déjà irresponsable de la part de ces partis de se joindre à l’appel à manifester alors qu’ils savaient pertinemment la manière dont la procession allait se dérouler, les actes crapuleux qui y seraient commis et les paroles nauséabondes qui y seraient prononcées. Mais qu’aucun d’entre eux n’ait trouvé approprié de quitter la manifestation et de regretter publiquement d’y avoir été associé est proprement ignoble.
Comment enfin doit-on interpréter le concours de SMS (La Dernière Heure du 15/01/2009) lancé à destination des populations allochtones pour faire valoir, entre le PS et le Cdh bruxellois, celui des deux qui a fait montre de la position la plus anti-israélienne ? Alors qu’ils prétendent les combattre, ces responsables politiques sont devenus les complices objectifs de l’importation du conflit en Belgique et de l’explosion antisémite qui la caractérise.
Et quoi qu’en disent Elio Di Rupo [PS], Joëlle Milquet [Cdh] ou Isabelle Durand [Ecolo], et quelle qu’ait été la motivation réelle de leur mobilisation, s’associer à des organisations et des individus qui sont responsables des actes de violence commis à l’encontre de la Communauté juive de Belgique, c’est apporter une légitimité supplémentaire à leur haine antisémite et leurs délits.
La délégitimisation du projet sioniste, la peur de se confronter à la menace islamiste locale et un clientélisme électoral de bas étage sont donc les trois facteurs qui, selon nous, expliquent le fait qu’aujourd’hui toutes ces lignes rouges ont été franchies.
La fracture qui s’est installée est profonde, et même si le poids électoral de la communauté juive est insignifiant et qu’aucune violence n’est à craindre de sa part, il serait salutaire que nos dirigeants en prennent conscience, admettent que leur attitude est profondément indigne car, cette fois, ce sont eux qui se trouvent du mauvais côté du "cordon sanitaire"* et qu’ils oeuvrent enfin pour que les Juifs de Belgique n’aient plus à s’interroger sur le fait de savoir si leurs enfants ont encore un avenir dans notre pays… On peut rêver, non ?"
Source: article "Importation du conflit: toutes les limites sont franchies" d'Emmanul Stark repris du site du mensuel Contact J
* Le "cordon sanitaire" est le nom donné, en Belgique, au dispositif politique et médiatique visant à éviter que des partis politiques extrémistes (principalement d'extrême droite) ne se retrouvent dans une coalition au pouvoir.
- Faire son gras électoral sur le dos des cadavres de Gaza...
- Négationnisme lors de la manifestation pro-palestinienne à Bruxelles
- Manifestation anti-israélienne à Bruxelles "bon enfant" ou antisémite ?
- Bruxelles: photos d'une manifestation anti-israélienne
"Et comment doit-on interpréter le fait que les présidents de trois des quatre formations politiques francophones manifestent le 11 janvier dans les rues de notre capitale aux côtés de ceux qui appellent ouvertement au meurtre de Juifs et au Djihad, à l’ombre des drapeaux de mouvements terroristes dont l’objet fondateur est l’éradication de l’Etat d’Israël ?"
"(...) La colère que la Communauté juive a de plus en plus de mal à contenir est d’abord liée au fait qu’à l’occasion de l’opération israélienne contre le Hamas à Gaza, l’implication de certains dirigeants politiques a pris une dimension nouvelle. Il n’est pas question de mettre en doute ici la sincérité de leur émotion quant aux nombreuses victimes civiles de cette guerre; même si l’on peut la trouver sélective au regard d’autres conflits bien plus meurtriers et surtout à l’aune de leur silence assourdissant pendant que les missiles islamistes s’abattaient aveuglément sur les populations civiles du Sud d’Israël au cours de ces trois dernières années. Il n’est pas question non plus de leur dénier le droit d’éprouver de la sympathie pour la cause palestinienne, même si l’on peut être surpris de la confusion qu’ils entretiennent entre la défense de cette cause et celle d’un mouvement terroriste. Il n’est pas question enfin de critiquer l’initiative du gouvernement belge, inspirée par un appel du Cdh, de transporter des enfants palestiniens blessés pour qu’ils soient soignés ici, même si l’on se doit de souligner qu’il s’agit d’une première dont n’ont jamais bénéficié des enfants congolais, darfouris ou tchétchènes.
Il n’y a plus aucun tabou
Combien de fois faudra-t-il répéter que la critique de la politique de l’Etat d’Israël est légitime mais non sa criminalisation ni sa nazification ? Pendant longtemps cette stigmatisation antisioniste fut le fait des franges les plus extrêmes de la gauche radicale, de la droite antisémite et d’une partie, conséquente il faut le dire, de la population arabo-musulmane abreuvée des prêches antisémites de certains imams et de la propagande véhiculée par les chaînes satellitaires arabes. Mais lorsque ce sont des acteurs politiques de premier plan qui se l’approprient, la situation n’est plus la même, car elle enlève toute légitimité à la défense d’Israël.
C’est exactement ce que fait M. Di Rupo lorsqu’il appelle à traîner les "criminels de guerre israéliens" devant la justice internationale. En tenant de tels propos, il fait de ceux qui soutiennent le droit d’Israël à protéger sa population, des apologistes d’actes supposés contraires aux droits humains, il criminalise donc leur opinion en les rendant complices de ces faits. Est-ce comme cela que le Président du Parti Socialiste entend lutter pour que le conflit ne soit pas importé en Belgique ?
Et comment doit-on interpréter le fait que les présidents de trois des quatre formations politiques francophones manifestent le 11 janvier dans les rues de notre capitale aux côtés de ceux qui appellent ouvertement au meurtre de Juifs et au Djihad, à l’ombre des drapeaux de mouvements terroristes dont l’objet fondateur est l’éradication de l’Etat d’Israël ? Il était déjà irresponsable de la part de ces partis de se joindre à l’appel à manifester alors qu’ils savaient pertinemment la manière dont la procession allait se dérouler, les actes crapuleux qui y seraient commis et les paroles nauséabondes qui y seraient prononcées. Mais qu’aucun d’entre eux n’ait trouvé approprié de quitter la manifestation et de regretter publiquement d’y avoir été associé est proprement ignoble.
Comment enfin doit-on interpréter le concours de SMS (La Dernière Heure du 15/01/2009) lancé à destination des populations allochtones pour faire valoir, entre le PS et le Cdh bruxellois, celui des deux qui a fait montre de la position la plus anti-israélienne ? Alors qu’ils prétendent les combattre, ces responsables politiques sont devenus les complices objectifs de l’importation du conflit en Belgique et de l’explosion antisémite qui la caractérise.
Et quoi qu’en disent Elio Di Rupo [PS], Joëlle Milquet [Cdh] ou Isabelle Durand [Ecolo], et quelle qu’ait été la motivation réelle de leur mobilisation, s’associer à des organisations et des individus qui sont responsables des actes de violence commis à l’encontre de la Communauté juive de Belgique, c’est apporter une légitimité supplémentaire à leur haine antisémite et leurs délits.
La délégitimisation du projet sioniste, la peur de se confronter à la menace islamiste locale et un clientélisme électoral de bas étage sont donc les trois facteurs qui, selon nous, expliquent le fait qu’aujourd’hui toutes ces lignes rouges ont été franchies.
La fracture qui s’est installée est profonde, et même si le poids électoral de la communauté juive est insignifiant et qu’aucune violence n’est à craindre de sa part, il serait salutaire que nos dirigeants en prennent conscience, admettent que leur attitude est profondément indigne car, cette fois, ce sont eux qui se trouvent du mauvais côté du "cordon sanitaire"* et qu’ils oeuvrent enfin pour que les Juifs de Belgique n’aient plus à s’interroger sur le fait de savoir si leurs enfants ont encore un avenir dans notre pays… On peut rêver, non ?"
Source: article "Importation du conflit: toutes les limites sont franchies" d'Emmanul Stark repris du site du mensuel Contact J
* Le "cordon sanitaire" est le nom donné, en Belgique, au dispositif politique et médiatique visant à éviter que des partis politiques extrémistes (principalement d'extrême droite) ne se retrouvent dans une coalition au pouvoir.
- Faire son gras électoral sur le dos des cadavres de Gaza...
- Négationnisme lors de la manifestation pro-palestinienne à Bruxelles
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